Il ne suffit pas d’augmenter le quota des joueurs étrangers tant que notre championnat ne peut attirer les meilleurs. Le niveau et la valeur individuelle d’un joueur étranger demeurent les critères de base avant le quota.
Le désastre financier dans lequel se trouvent nos clubs est dû à cette effrayante ardoise envers les joueurs étrangers en premier lieu qui réclament leurs dus via la Fifa.
Des millions de dinars sont versés en devises pour payer, en grande partie, des joueurs invalides et faibles.
Au lieu de redresser la barre et de revoir cette déferlante des recrutements de joueurs étrangers on va vers l’augmentation de leur quota sur notre «pauvre» championnat. Nous ne sommes pas de fervents adeptes d’un aveugle chauvinisme qui exclut le principe du recours aux joueurs étrangers pour une simple raison. Nos joueurs s’exportent bien et trouvent preneurs dans les championnats étrangers. Il faut accepter l’idée du joueur qui rehausse le championnat et qui permet, à travers une qualité intrinsèque, d’élever le niveau du joueur tunisien. Mais en réalité, et ce qu’on remarque c’est que la majorité des joueurs étrangers ne sont pas un foudre de guerre. Ils ne sont pas distingués et capables de relever le niveau à l’exception d’un petit groupe. Six, sept ou huit joueurs autorisés c’est pratiquement la même chose, on n’est pas à un ou deux joueurs près. Le problème est que c’est un quota exagéré pour un championnat moyen et pour des clubs endettés et incapables d’assurer leur fonctionnement. Pourquoi cette charge élevée payée en devises connaissant les problèmes économiques de notre pays? Pourquoi ce quota qui ne fait plaisir qu’à un seul club qui, lui aussi, a des litiges avec certains ex-joueurs impayés?
En ce moment, notre championnat n’a plus de joueurs locaux de qualité. Le niveau se déprécie d’une saison à une autre et au lieu d‘améliorer le niveau des équipes de jeunes et du statut du joueur local on s’oriente vers des joueurs étrangers qui n’ont pas forcément quelque chose d’exceptionnel. Tout le monde se rue vers les joueurs étrangers même les clubs mal classés et ayant de grands problèmes financiers. Résultat, des litiges à la pelle et des joueurs du club qui perdent la main au fil des matches.
Eclair dans la grisaille
Le circuit du recrutement des joueurs étrangers dans notre championnat est suspect. Des dirigeants qui privilègient certains agents de joueurs et le tour est joué : on ne va pas ramener des joueurs dont on a besoin à l’équipe. Ce sont des transactions sous la table et un circuit douteux qui rapporte de l’argent pour certaines parties mais pas au club.
Eclair dans la grisaille, certains clubs comme le ST, l’OB, l’USM ou le CAB, qui savent attirer des joueurs à bon marché. Les N’dao, Omarou, Ba, Al Hassan Conté, Orkuma sont de bons joueurs qui ont apporté le plus à leurs clubs. Sasse et Rodriguez ont eux aussi apporté plus de 50% de la réussite de l’EST en Ligue des champions. Sinon, cette augmentation du quota va certainement profiter aux clubs riches par rapport aux mal classés. Au fond, on n’a pas encore attaqué le volet le plus important : celui de la valeur intrinsèque du joueur étranger.
Ces conditions mises au passé, tel que le nombre de matches internationaux, ont été toujours contournées. Que faire alors?
Il fallait réduire le quota à 4 joueurs par exemple et éditer un cahier des charges qui stipule les conditions et le profil d’un joueur étranger pour favoriser la qualité d’abord.
On n’a pas les moyens pour rivaliser avec les championnats du Golfe, et ceux maghrébins pour ramener la crème, mais avec plus de transparence et plus de doigté dans le recrutement des joueurs avec un œil de connaisseur et un carnet d’adresses fourni des dirigeants on peut améliorer nettement la qualité et s’assurer que les joueurs étrangers qui débarquent vont permettre aux joueurs tunisiens de s’affûter et d’élever leur niveau.
La qualité d’abord et non la quantité !